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Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/102

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souffrir dans son âme et dans sa chair. Un jour, la frénésie de son dévouement pour son bourreau éclatait en ce cri sauvage : « Cet homme, je ne sais pas si je l’aime, mais il me dirait : Ta peau, je la veux pour m’en faire une paire de bottes, que je lui crierais : Prends-là ! »

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Les débats d’un grand procès politique, qui remplissait la France de son bruit, apprenaient, peu de temps après, à Élisa, que son héros de société secrète était un mouchard, un agent provocateur. Dans une batterie terrible, elle se séparait de son amant, lui crachant au visage le mépris qu’a la fille pour l’homme de police inférieur. Et Élisa redevenait une prostituée, semblable à toutes les prostituées, avec, depuis cette liaison, quelque chose de haineux et de mauvais contre l’autre sexe, pareil à ce qui se cabre, est prêt à mordre dans ces chevaux baptisés : méchants à l’homme.