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Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/140

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dans des maisons de villes de garnison. Marie Coup-de-Sabre représentait le type parfait de la fille à soldat. Pour elle les bourgeois, les pékins étaient comme s’ils n’existaient pas. Il n’y avait d’hommes, à ses yeux, que les hommes en uniformes. Toutefois, pleine d’un certain dédain pour le fantassin, et mettant son orgueil à ne pas frayer avec l’infanterie, il lui semblait déroger en acceptant le mêlé d’un troubade. La tête, les sens de Marie Coup-de-Sabre ne se montaient qu’en l’honneur de la cavalerie. Seuls, les hommes à casques et à lattes lui apparaissaient, comme l’aristocratie guerrière, uniquement dignes de ses faveurs et de ses complaisances.

La conversation de Marie Coup-de-Sabre était habituellement émaillée de locutions militaires. Et toujours, après deux ou trois éclats de voix barytonnante avec lesquels elle cherchait à ressaisir la logique avinée de ses idées, elle commençait ses récits par cette phrase : « Mais ne nous entortillons