Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/182

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dans ses cheveux, le dissimulant sous l’épaisseur de son chignon.

Les coups de sifflet, les appels des stations, les descentes des voyageurs se succédaient. Mais à mesure que la condamnée approchait du lieu de sa détention, le désir d’arriver, elle ne l’avait plus, et une espèce d’épouvante irraisonnée de l’inconnu qui l’attendait lui faisait battre le cœur, comme le cœur de ces tremblants oiseaux qu’on tient dans sa main.

« Était-ce là ? » Elle croyait avoir entendu crier le nom de l’endroit qu’on lui avait nommé à Paris. Instinctivement, elle se rencogna dans sa place, avec le pelotonnement d’une enfant, se faisant toute petite sous la menace d’une chose qui lui fait peur. « Non, ce n’était pas encore là, tout le monde était descendu !... on n’était pas venu la chercher. »

La portière s’ouvrit brusquement. Une voix dure lui dit de descendre.