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Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/183

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Elle se levait, mais ses yeux déshabitués de la lumière, ne voyant, depuis plusieurs jours que les ténèbres de la chambre du condamné à mort, eurent, un moment, un éblouissement de l’aveuglant soleil d’hiver qui éclairait le dehors, et comme son pied hésitant tâtonnait les marches pour descendre, l’homme à la voix dure la poussa assez rudement. Elle avait eu, à Paris, une terreur de la foule amassée autour d’elle, aux cris de : l’assassine, v’là l’assassine ! elle redoutait cette foule à la gare de la ville, où se trouvait la prison. Personne n’était plus là. On avait attendu, pour son transfèrement, que la station fût vide.

Élisa cherchait de l’œil la voiture qui devait la conduire à la prison, quand deux hommes vêtus de bleu s’approchèrent de chaque côté d’elle et la firent marcher entre eux. L’administration faisait l’économie d’un omnibus, quand le service des prisons ne