Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/214

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orgue monté par hasard sur les remparts lui apporta son bruit, ― le refrain d’un air à la mode : ― c’est tout ce qui vint à elle, pendant ce long temps, des changements de la terre.

Un jour, cependant, des vitriers avaient remis des carreaux dans une cour intérieure, Élisa trouva par terre le papier du cornet de tabac de l’un d’eux, un morceau de journal qui ne remontait guère au-delà d’une année. Elle lut les trois ou quatre faits-Paris un peu écornés qu’il contenait et, à l’atelier, plaçant l’imprimé devant elle, en le dissimulant sous ses petits outils de couture, dont il semblait l’enveloppe dépliée, elle le regardait pendant son travail, en lisait de temps en temps quelques lignes avec les yeux que l’on voit à une dévote dans un livre de piété.

Un mois cette découverte la rendit tout heureuse. Puis la nuit avec son noir secret des choses se referma sur elle.

Elle regardait, jalousement curieuse, ses camarades de salle revenant du parloir avec