Aller au contenu

Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/233

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

l’habitude de marcher, elle s’était laissé tomber près d’un monticule sous lequel dormait un enfant : un tertre vert tout mangé de marguerites.

Elle était tout emplie d’un tranquille et pur bonheur où l’enveloppement de la mort, de cette mort déjà ancienne et qui avait perdu son horreur, mettait je ne sais quoi de doucement recueilli.

Lui ! silencieux, il s’était couché un peu au-dessous d’elle, une joue posée sur la fraîcheur de l’herbe. À travers sa robe elle sentait la chaleur de son visage.

Instinctivement, elle s’était levée, dirigée du côté de la porte, quand il l’avait forcée à se rasseoir un peu plus loin, sur un angle de pierre défoncée, d’où tombaient sur eux de grandes branches pleurantes.

― Non ! Non ! C’était Élisa qui se relevait brusquement, marchant, encore une fois, vers la sortie du cimetière.