Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/300

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Il y a des années, je passais quelques semaines dans un château des environs de Noirlieu. Un jour de désœuvrement, la société avait la curiosité d’aller visiter la Maison de détention des femmes.

On montait en voiture. C’était, ce jour, un triste et âpre jour d’automne. Sous un ciel gris, plein d’envolées noires, un fleuve pâle se traînait dans une plaine de craie, barrée au ras de terre par un mur de nuages solides fermant l’horizon avec les concrétions et le bouillonnement figé de masses pierreuses. Un paysage dont la platitude morne, l’étendue blafarde, la lumière écliptique ressuscitaient comme un morceau de la sombre Gaule,