Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/34

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III

Dans l’espace de moins de six années, de sept à treize ans, Élisa avait eu deux fois la fièvre typhoïde. Un miracle qu’elle fût encore en vie ! Longtemps dans le quartier, sur sa petite tête penchée, descendit l’apitoiement, qui plane au-dessus des jeunes filles destinées à ne pas faire de vieux os. Elle se rétablissait cependant tout à fait. Mais de cette insidieuse et traîtresse maladie, que les médecins ne semblent pas chasser tout entière d’un corps guéri, et qui, après la convalescence, emporte à celui-ci les dents, à celui-là les cheveux, laisse dans le cerveau de ce dernier l’hébétement, Élisa garda quelque chose. Ses facultés n’éprouvèrent