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Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/51

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être y avait-il bien, dans cette paresse, un peu de la lâcheté physique qui, chez quelques jeunes filles, persiste longtemps après la formation de la femme, pendant quelques années les prive ― les malheureuses, quand elles sont pauvres ― de toute la vitalité des forces de leur corps, de toute l’activité obligée de leurs doigts. La paresse et la satisfaction d’un sentiment assez difficile à exprimer, mais bien particulier à cette nature portée aux coups de tête, l’accomplissement d’une chose violente, extrême, ayant et le dédain d’une résolution contemptrice du qu’en dira-t-on et le caractère d’un défi, voilà les deux seules raisons qui avaient métamorphosé Élisa, si soudainement, en une prostituée. Il n’y avait en effet, chez Élisa, ni ardeur lubrique, ni appétit de débauche, ni effervescence des sens. Les appréhensions qu’avait bien souvent laissé échapper la sage-femme sur les suites des rapports de sa fille avec ses