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Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/50

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se servir avec une conviction si profonde du mot travailler, pour définir l’exercice de leur métier, qu’elle en était venue à considérer la vente et le débit de l’amour comme une profession un peu moins laborieuse, un peu moins pénible que les autres, une profession où il n’y avait point de morte-saison.

Les coups donnés par sa mère, les terreurs des nuits passées dans le même lit, comptaient pour quelque chose dans la fuite d’Élisa de la Chapelle et son entrée dans la maison de Bourlemont, mais au fond la vraie cause déterminante était la paresse, la paresse seule. Élisa en avait assez de la laborieuse domesticité que demandaient les lits, les feux, les bouillons, les tisanes, les cataplasmes de quatre chambres, presque toujours pleines de pensionnaires. Et le jour où elle succombait sous cette tâche de manœuvre, regardant autour d’elle, elle se sentait également incapable de l’application assidue qu’exige le travail de la couture ou de la broderie. Peut-