Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/88

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l’épique du boulevard du Crime, tout le faux chevaleresque, tout le faux amoureux, capables de transporter dans le bleu d’un troisième ciel le terre-à-terre des idées d’une fille gagnant avec son amour, pauvrement, son pain dans une laide petite ville de province. Au milieu de ces romans, se trouvaient d’autres romans, produits par le mouvement religieux de la Restauration, et promenant en Judée des idées néo-catholiques dans des suppléments à l’Itinéraire de Paris à Jérusalem : des romans où des pèlerinages pieux à la recherche d’une rose mystique s’entremêlaient, dans la vallée de Josaphat, avec des légendes pieuses, avec de la minéralogie, avec des histoires de brigands, avec des amours platoniques.

La lecture était devenue une fureur, une rage chez Élisa. Elle ne faisait plus que lire. Absente de corps et d’esprit de la maison, la fille, autant que lui permettait l’idéal bas et borné de sa nature, vivait dans