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Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/94

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sept femmes, qui tour à tour embrassaient leur compagne, cherchant à la retenir avec des caresses, avec des mots d’amitié, avec la désolation de commande peinte sur leurs visages, avec le petit cadeau qu’elles tournaient entre leurs doigts bêtes. Élisa demeurait inébranlable. Elle était la volonté entêtée qui ne revient jamais sur une décision de sa colère, et, selon son expression, elle aurait mieux aimé « se faire piler » que de céder. Tout ce que pouvait obtenir le chœur suppliant, répandu dans la chambre, sur le palier, sur les marches de l’escalier, ― encore avec bien de la peine et en faisant appel à la pitié d’Élisa pour le mourant, c’était la concession d’une ou deux semaines.

Il y avait longtemps que plus rien n’attachait Élisa à la maison ; même, depuis quelques jours, la conception vague d’une résolution bizarre et généreuse la poussait vers la porte. Dans l’enfoncement de sa pensée parmi les romans du cabinet de lecture de Bourlemont,