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Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/123

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hachette qui est dans le coin… Prends-la… Bon… Tu y es… Eh bien, tape de toute ta force sur ce pied, oui, celui de droite. » — Le pied était cassé sous Gianni restant debout sur la table bancale. « L’autre maintenant, celui de gauche. » Le second pied abattu, Gianni se maintenait toujours par un prodige d’équilibre sur cette table dont les deux pieds de devant manquaient. « Ah ! ah ! ah ! ah ! — faisait Gianni avec une intonation de saltimbanque, — voilà le chien… frérot, il s’agit de ficher à bas le troisième pied. »

— « Le troisième pied ? » disait Nello avec un peu d’hésitation.

— « Oui, le troisième, mais celui-ci à tous petits coups… avec un grand coup de la fin qui vous l’envoie promener. » — Et disant cela, et pendant que le troisième pied était en train de se détacher, Gianni gagnait l’angle extrême de la table, au-dessus du seul pied solide.

Le troisième morceau de bois tombait, et Nello voyait rester horizontale sur son unique