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LI

Les deux frères menaient une existence tranquille, rangée, unie, sobre, presque chaste. Ils vivaient sans maîtresses, et ne buvaient guère que de l’eau rougie. Leur plus grande distraction : c’était, tous les soirs, une petite promenade sur le Boulevard, pendant laquelle ils allaient auprès de toutes les colonnes, l’une après l’autre, lire sur chacune des affiches leurs noms imprimés, — après quoi ils revenaient se coucher. La fatigue de leur emploi au Cirque, des exercices qu’ils faisaient tous les jours chez eux, pendant de longues heures, pour incessamment tenir leur corps dispos et en haleine, et pour que leurs