Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/254

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travails ne devinssent pas durs, le souci constant de leur métier et de leur carrière de gymnaste, l’occupation perpétuelle de leurs cerveaux à la recherche d’une trouvaille dans leur partie, comprimaient, chez les deux jeunes hommes, les ardeurs de la chair et les tentations des excès d’une vie à demi laborieuse et non toute remplie de la courbature des corps et de la préoccupation des cervelles. Puis en eux se conservait la pure tradition italienne, celle qui mettait, il y a une vingtaine d’années, dans la bouche des derniers athlètes vivant sur le sol romain : que les hommes de leur état doivent s’astreindre à une hygiène de prêtres, et que la force ne se conserve dans toute sa plénitude et avec tous ses ressorts qu’au prix de la privation « de Bacchus et de Vénus », tradition venant en droite ligne des lutteurs et des artistes du muscle de l’antiquité.

Et si les théories et les préceptes parlaient avec peu d’autorité à la jeunesse de Nello,