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Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/318

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« Go », l’appel que l’un fait à l’autre de venir le retrouver à travers le vide, — pour ce « Va » qui est peut-être la mort.

Le Cirque était comble. À la première banquette des galeries, de chaque côté de l’entrée, se pressaient tassés de longs vieillards secs, aux moustaches, et à la barbiche blanches, aux courts cheveux ramenés au-dessus de grandes oreilles cartilagineuses, à l’aspect d’anciens officiers de cavalerie tenant un manège. Et sur cette banquette des yeux exercés reconnaissaient encore des professeurs de gymnastique, des capitaines de pompiers en bourgeois, des artistes de la partie parmi lesquels venait s’asseoir, marchant péniblement appuyé sur une canne, un jeune étranger, coiffé d’un bonnet d’astrakan, et vers lequel allaient pendant tout le cours de la représentation les amabilités du personnel du Cirque. Quant au passage des écuries, en dépit du carton qui invite à prendre des places dans la salle, il était plein à empêcher la sortie des