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Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/44

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pières sans dessin, un nez qui formait un épatement de chair, une bouche qui semblait l’égueulement d’une poterie informe, un visage embryonnaire dans un teint sale et bis. Et le vilain être était sournoisement mauvais, hargneux, taquin, voleur de tout ce qui traînait et de la mangeaille gardée pour le lendemain. Vingt fois on l’aurait chassé de la troupe sans la protection de Stépanida, prise d’une secrète et bizarre sympathie pour l’homme dans lequel elle retrouvait les instincts de malice méchante et de rapine de sa race. Agapit Cochegru aimait la souffrance des animaux, ses attouchements dans les parades cherchaient à faire mal, et son ironie des tréteaux même semblait garder un ressentiment féroce de tous les anodins coups de pied au derrière qu’il avait reçus. L’Alcide était surtout le malheureux préféré que le pitre tourmentait, harcelait, désespérait avec toutes sortes d’inventions dia-