Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/102

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un voisinage aussi discret que celui de ces femmes apparaissant chez elle seulement lorsqu’elle était souffrante, et tout le jour, dans l’ombre et le silence de leur chambrette avec un chien muet, la musique d’une pendule, des petits bouquets dans des verres, une paix de bonheur médiocre où tombait, de loin en loin, le grand événement attendu à l’avance de la visite d’une vieille tante ?


XXI

Madame Gervaisais dîna plusieurs fois chez la princesse Liverani qui donnait des repas bizarres et charmants.

Une nappe, qui avait toujours un lit de fleurs, l’aimable semis de la semaine de Pâques, gardé là toute l’année ; point de carafes de vin, mais un grand vase de cristal de roche, splendide objet d’art de famille, où était gravé un Triomphe d’Amphitrite,