Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/122

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de leur tête, posées à plat contre le bois, dans le mouvement de ces buveuses de campagne approchant la bouche d’un filet d’eau plus haut que leur bouche.

Et à l’autel, où se lève la magnificence des quatre grandes colonnes de bronze, doré, ― le bronze des proues de galères d’Actium, ― elle admira encore un triple rang de femmes, à la beauté dure, pressées, serrées l’une contre l’autre, versées et tassées par places, comme un troupeau effaré, à la fois agenouillées et assises sur leurs talons, qui avaient l’air, contre la balustrade, de ruminer l’eucharistie, les unes égrenant un chapelet sur leurs genoux, d’autres soutenant leur front sur une main qui montrait le cuivre d’une grosse bague, d’autres, farouchement songeuses, le petit doigt aux lèvres.


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