Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/136

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de sa fille, et la fille la pensée de son père !

Presque religieusement elle repassait toute son aimante et sérieuse jeunesse, tout ce grave bonheur à côté du vieux conventionnel, de l’ancien homme de sang, humanisé par les tendresses inconnues, la paternité d’amoureux et de grand-père du vieillard, auquel était arrivée la joie soudaine d’une fille inespérée de ses soixante ans.


XXXII

Et son souvenir, devenant tout à coup pénible, allait à son mariage, à ce mariage qu’avait désiré son père, dans le pressentiment de sa fin prochaine, flatté, séduit, rassuré et consolé, en son suprême orgueil de père, par la grande position apportée à sa fille, et l’idée de la laisser, après lui, sur ce brillant théâtre d’un salon parisien qui mettrait au jour sa beauté, son esprit, son intelligence. À ce bonheur de ses derniers