Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/201

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que si Jésus-Christ est de moitié entre deux personnes… Mes amitiés ont besoin d’un lien surnaturel. »


LII

Dans les derniers jours de son séjour à Castel-Gandolfo, Mme Gervaisais eut l’émotion de la visite d’adieu que vint lui faire la comtesse Lomanossow, voulant se rendre à Jérusalem avant de prononcer ses vœux au Sacré-Cœur, et partant pour s’embarquer à Naples.

En la quittant, la comtesse lui remit comme souvenir un petit cahier de Pensées Religieuses, qu’elle avait baptisées du nom d’une pauvre plante des steppes de son pays, d’une plante sans racine, promenée et emportée au vent d’hiver avec sa fleur et sa semence, germant sans sol, sans autre patrie que la tourmente et la poussière, l’humble plante d’exil, de misère et