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des dames du Livre d’or romain, laver les pieds des pauvresses à la Trinité des Pèlerins.


LVIII

Mme Gervaisais était ce jour-là au Gesù.

On prêchait. Le sermon commençait. Le prédicateur venait d’apparaître sur le tréteau, à côté de la table et du fauteuil. Il s’était d’abord mis à genoux, en se tournant vers l’autel, puis se recoiffait de son bonnet, et s’asseyant, il avait déplié son mouchoir, essuyé ses lèvres, reposé le mouchoir à côté de lui, et attendu le silence. Enfin il se leva tout d’une pièce, et parla.

C’était un talent de l’Ordre ; un acteur, un mime, commediante, tragediante dont l’éloquence gesticulante et ambulatoire arpentait l’estrade, et dont le feu dramatique brûlait les planches de sa chaire. Il déclamait, il pleurait, il sanglotait, il enflait sa voix, il la brisait, il geignait et il