Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/226

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annoncées par l’invito sacro collé sur un bout d’arc antique ; Rome, avec ses martyrs, le soupir de leurs tombes dans les corridors du Vatican ; Rome, avec ses grands ossuaires, ses ostensions et ses vénérations de reliques, les fragments de membres, les linges sanglants, les morceaux de Saints et de morts miraculeux ; Rome, avec son atmosphère, l’odeur de l’encens au seuil des basiliques, l’air sans cesse ému par les appels des cloches lassant l’écho du ciel ; Rome, avec ses images, son musée d’art pieux allant, des tableaux de main d’ange, aux paradis de Raphaël et aux enfers de Michel-Ange ; Rome, avec ses portements publics d’eucharistie à domicile, son grand avertissement de la mort enterrée à visage découvert dans le sac commun de la confrérie ; Rome, avec son peuple de prêtres et de moines habillés de la robe d’église qui traîne et descend jusqu’à l’enfant ; Rome, avec sa populace de pauvres dont la bouche ne mendie qu’au nom de Jésus, de la Sainte-Vierge et des âmes du Purgatoire ;