Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/303

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de caresses, une frénésie d’adoration, des contemplations qui le mangeaient des yeux, des embrassements qui se le renfonçaient dans le sein. Puis elle retombait à la sévérité du Livre qui commande le sacrifice « des affections désordonnées » ; et elle en arrivait à se reprocher ces transports, sans pouvoir trouver la règle qui pouvait être la mesure religieuse, le degré de l’amour permis aux mères.


LXXXIII

Tous les matins, pendant qu’Honorine était occupée à l’habiller, à la coiffer, Mme Gervaisais ne lui parlait que de religion, tâchait de l’entraîner à l’église, insistait pour qu’elle allât à confesse. Mais là-dessus elle ne pouvait rien obtenir de cette fille si obéissante, si soumise d’ordinaire à tout ce qu’elle voulait d’elle.

Au fond de l’entier dévouement d’Honorine à Mme