Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/317

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

des choses, faisant tache sur l’unique splendeur de Dieu.


LXXXVIII

Sous la levée des semences jetées en elle par la direction du Jésuite, sous la compression du père Trinitaire, s’était effacée peu à peu, chez la pénitente, la grande, la haute, la si peu humaine idée du Dieu qu’elle s’était créée autrefois, et qu’elle n’avait pu entièrement dépouiller d’abord dans le catholicisme : cette idée d’un Dieu inaccessible et inembrassable, trop vaste pour être une personne et quelqu’un. À l’idée de ce Dieu de sa philosophie avait succédé en elle un autre redoutable Dieu de sa foi, le Tout-Puissant, Dieu le Père, qui, par une lente et miraculeuse transformation, s’adoucissait lentement en ce Dieu humain, Dieu le Fils, ce Dieu notre pareil, ce Dieu de nos maux et de nos souffrances, ce Dieu amant : Jésus-Christ, ― le Jésus qu’elle avait, avant sa