Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/356

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quartier ; et elle s’était mise à lui faire, de son mieux, la cuisine. Mme Gervaisais avait fini par trouver que la cuisine à la maison coûtait trop cher ; et elle avait fait venir d’à côté son économique et monotone dîner quotidien : un bouillon avec des abattis de dindon, et un poulet de Rome, un poulet de la grosseur d’un pigeon, sur lequel trois bouches devaient vivre.

Son fils serait mort de faim, si Honorine ne l’avait nourri en cachette.


CIV

Enfin un jour arrivait où chez Mme Gervaisais la Grâce finissait d’assassiner la Nature. En elle, la femme, l’être terrestre n’existait plus. Ce penchant originel de la créature à chercher le plaisir honnête de l’existence dans les créatures et les choses, son besoin d’affections de semblables, d’habitudes aimantes, son ambition de son