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L’ART JAPONAIS

français étudiant le talent de l’artiste, car il renferme en tête de ce volume une préface écrite par Toriyama Sékiyen, le maître d’Outamaro, célébrant le naturisme (sorti du cœur) de son petit, de son cher élève Outa.

Et voici cette préface, dont je dois la traduction ainsi que la traduction du texte des Maisons Vertes de Jipensha Ikkou, à l’intelligent, au savant, à l’aimable M. Hayashi, et, il faut le dire hautement, auquel tous les japonisants de l’heure actuelle sont redevables de tout l’intérêt documentaire de leurs travaux.

« Reproduire la vie par le cœur, et en dessiner la structure au pinceau, est la loi de la peinture. L’étude que vient de publier maintenant, mon élève Outamaro, reproduit la vie même du monde des insectes. C’est là, la vraie peinture du cœur. Et quand je me souviens d’autrefois, je me rappelle que dès l’enfance, le petit Outa observait le plus infime détail des choses. Ainsi à l’automne, quand il était dans le jardin, il se mettait en chasse des insectes, et que ce soit un criquet ou une sauterelle, avait-il fait une prise, il gardait la bestiole dans sa main, et s’amusait à l’étudier. Et combien de fois je l’ai grondé, dans l’appréhension qu’il ne prenne l’habitude de donner la mort à des êtres vivants.