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OUTAMARO

Maintenant qu’il a acquis son grand talent du pinceau, il fait de ces études d’insectes, la gloire de sa profession. Oui, il arrive à faire chanter le brillant du tamanushi (nom d’insecte), de manière à ébranler la peinture ancienne, et il emprunte les armes légères de la sauterelle pour lui faire la guerre, et il met à profit la capacité du ver de terre, pour creuser le sol, sous le soubassement du vieil édifice. Il cherche ainsi à pénétrer le mystère de la nature avec le tâtonnement de la larve, en faisant éclairer son chemin par la luciole, et il finit par se débrouiller, en attrapant le bout de fil de la toile de l’araignée.

Il a eu foi en la publication des kiôka des Maîtres ; quant au mérite de la gravure (de la taille en bois), il est le fait du ciseau de Fouji Kazumouné.

L’hiver de la 7e année de Temmei (1781).
Toriyama Sékiyen[1].

On le voit clairement, cette préface est un manifeste révolutionnaire de l’école profane, de l’école vulgaire (appelée oukiyo-yé) contre la vieille peinture des écoles boudhistes de Kano, de Tosa.

  1. On lit sur le cachet noir : Toriyama, et sur le blanc Toyofousa.

    On remarquera que Sékiyen appelait familièrement Outamaro, Outa tout court.