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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/155

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OUTAMARO

tation d’un plumage de pintade, qu’il porte déjà, dans son portrait authentique, en le dernier des Tableaux des quarante-sept ronins, formées par les plus belles femmes, et qui me le fait tout à fait reconnaître.

Oui, la planche n’est pas signée, ne porte rien qui indique la personnalité de l’artiste, et cependant ce quelque chose d’intuitif, de révélateur, ce quelque chose d’inexplicable, éprouvé à la première vue de cette estampe, et dont on ne peut donner l’explication par des mots ou des phrases, me dit que : c’est peint par Outamaro lui-même, un second portrait d’Outamaro, en conversation intime avec une courtisane aimée du Yoshiwara, peut-être la femme si souvent reproduite par son pinceau, la belle Kisegawa — et tout me confirme dans cette présomption, même l’anonymat, en cette planche indiscrète, de la figure de l’artiste, dissimulée par un baiser de femme.