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Page:Goncourt - Outamaro, 1891.djvu/71

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OUTAMARO

Et ici parlons de Momotaro, de l’autre enfant légendaire qui, avec Kintoki, sont les deux enfants en honneur auprès des petits Japonais, et dont les faits et gestes remplissent les albums, destinés à l’enfance de ce pays.

La fable raconte qu’il y avait autrefois un vieil homme et une vieille femme, et pendant que le vieil homme coupait des bûches dans la montagne, la vieille femme lavait du linge à la rivière. Or, pendant qu’elle lavait, elle voyait de loin, de très loin arriver sur l’eau une grosse, une énorme chose rouge, qu’elle reconnut pour une pêche momo, mais une pêche bien extraordinaire. Elle attendait son mari pour l’ouvrir. Et grand fut l’étonnement du vieux ménage d’y trouver un bel enfant, qu’ils nommèrent momotaro (enfant de la pêche). L’enfant devint bientôt un charmant grand garçon. C’était le temps où les insulaires d’une île dans la mer venaient manger les habitants de la côte. Il partit pour l’île, avec son chien, son singe et son faisan, et accomplit de si charmantes choses à l’aide des trois animaux, que le roi de l’île s’engagea à ne plus venir manger les habitants, et c’est depuis cette promesse, que le Japon est sans inquiétude.