Page:Goncourt - Préfaces et Manifestes littéraires, 1888.djvu/105

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et de bon désir à vouloir la connaître, que nous cédions. N’ayant aucune idée que notre pièce pût être retenue par le Théâtre-Français, et pressés par un rendez-vous que nous venions de recevoir de M. Harmand, nous écrivions à M. Thierry de nous renvoyer notre pièce. M. Thierry nous la renvoyait avec cette lettre :

    Messieurs et chers confrères,

J’avais l’espérance que vous voudriez bien venir hier reprendre votre manuscrit ; il paraît que vous comptiez sur moi pour vous le renvoyer ; je vous le renvoie donc avec les compliments les plus sincères. Je ne sais pas si le Vaudeville vous attend et si vous êtes en pourparlers avec lui ; ce que je sais, c’est que la pièce ne me semble pas plus impossible au Théâtre-Français qu’au Vaudeville. Ce que le Théâtre-Français retrancherait, dans le premier acte, sera retranché partout ailleurs et avec les mêmes ciseaux, ceux de la commission d’examen. Le dénoûment est brutal, je ne dis pas non, et le coup de pistolet est terrible ; mais il n’y a pas encore là d’impossibilité absolue. Au fond, je