Page:Goncourt - Préfaces et Manifestes littéraires, 1888.djvu/116

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ébert, parce que la maîtresse de ce salon aura été les voir dans leur atelier ? Et pourquoi ne ferait-on pas une partie d’aller casser à une prochaine exposition les sculptures de ce grand sculpteur, M. Carpeaux, parce qu’il a eu l’imprudence de faire un chef-d’œuvre du buste de la maîtresse de ce salon ?

Si ce n’est pas pour cela qu’on nous siffle, est-ce pour quelque chose de plus grave ? Est-ce parce que « cette haute protection », comme on l’appelle, a fait pour nous ce qu’elle a fait pour d’autres, — pour M. Louis Bouilhet, par exemple, à propos de FAUSTINE ? Est-ce parce qu’elle a défendu notre pièce contre la menace d’interdiction de la censure[1] ?

  1. À propos de ceci, M. Feydeau, dans un remarquable article, rappelait que ce fait d’une haute protection n’était pas nouveau ; que M. Augier avait eu besoin de la volonté de l’Empereur pour se faire rendre par la censure le FILS DE GIBOYER ; M. Alexandre Dumas fils, de l’intervention de M. de Morny, pour faire lever l’interdiction de la DAME AUX CAMÉLIAS. — Et puisque ici les noms de ces deux maîtres du théâtre moderne viennent sous notre plume, disons à M. Émile Augier et à M. Alexandre Dumas fils, combien nous avons été consolés par les bravos donnés par eux à une pièce, qu’honorait encore l’applaudissement de Mme Sand.