Page:Goncourt - Préfaces et Manifestes littéraires, 1888.djvu/162

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à trois battants, presque refermée sur elle et qui l’enveloppe d’un paravent de miroirs. La grande comédienne se montre accueillante, avec une voix rude, rocailleuse, une voix que nous ne reconnaissons pas, et qu’elle avait l’art de transformer en une musique au théâtre. Elle nous donne rendez-vous pour le lendemain. Mon frère est très ému, Mme Allan a de suite, pour l’encourager dans sa lecture, de ces petits murmures flatteurs pour lesquels on baiserait les pantoufles d’une actrice. Bref, elle accepte le rôle, et elle s’engage à l’apprendre et à le jouer le 31 décembre, et nous sommes le 21.

Il est deux heures. Nous dégringolons l’escalier et nous courons chez Janin. Mais c’est le jour de son feuilleton. Impossible de le voir. Il nous fait dire qu’il verra Houssaye le lendemain.

De là, d’un saut, dans le cabinet du directeur du Théâtre-Français, auquel nous