Page:Goncourt - Préfaces et Manifestes littéraires, 1888.djvu/173

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nous avaient donné la certitude qu’une guerre était imminente avec la Prusse. Nous écrivions donc en l’année 1867 la PATRIE EN DANGER que nous lisions au Théâtre-Français, sans la moindre illusion sur notre réception, mais pour apprendre aux autres directeurs de théâtres qu’il y avait chez nous une pièce, qu’à un certain moment ils trouveraient peut-être utile de jouer. Mais la guerre était si promptement déclarée, et le cataclysme si rapide… puis mon frère était mort au mois de juin.

LA PATRIE EN DANGER est incontestablement la meilleure pièce que nous ayons faite, elle a cela, que je ne retrouve nulle part, dans aucun drame du passé : une documentation historique qui n’a pas été encore tentée au théâtre.

Au fond, nous avons échoué au Théâtre-Français pour le crime d’être des réalistes, et sous l’accusation d’avoir fait une pièce