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Page:Goncourt - Quelques créatures de ce temps, 1878.djvu/113

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Le vieil homme reparaît avec le vieux levain ; et s’en prenant à l’état de la société et au temps, aux approches d’un an Mil social, d’avoir été le bourreau d’une femme, il jette au siècle son restant d’hypocondrie : « Je devais rester et mourir dans la condition où j’étais né. Mais dans quel malheureux temps vivons-nous ? Quelle tempête a soulevé la lie de la société ? Quelle politique insensée a rompu toute barrière et déchaîné toute passion ? Quel anathème pèse sur cette jeunesse sans frein, sans principes, sans tradition, déshéritée, desséchée dans sa fleur comme une moisson maudite ? »

Suzanne est l’œuvre capitale d’Ourliac. C’est une des plus consciencieuses, des plus fidèles, des plus habiles, des plus remarquables analyses de caractère qui nous aient été données depuis 1830.

Malheureusement, il faut revenir à cela : chez Ourliac, les ressouvenirs de style, d’intrigue et d’inventions épisodiques percent le fond presque partout. Collinet, — Collinet duquel la Revue parisienne prophétisait : « c’est une puissante et belle comédie dont on tirera peut-être