Page:Goncourt - Quelques créatures de ce temps, 1878.djvu/114

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quelque misérable vaudeville », — Collinet contient, déshabillée en prose, toute une scène du Roi s’amuse. Psyllé est du Perrault battu avec du Swift. Les Noces d’Eustache Plumet se ressentent du compagnonnage de Monnier. La Légende apocryphe emprunte au grand humoriste du XVIe siècle sa phrase énumératoire et chargée de mots. Dans Suzanne, on l’a dit, mademoiselle des Ilets est un calque de mademoiselle Delachaux de Ceci c’est pas un conte, de Diderot. Peters est parent de Krespel ; cette scène fraîche du violon aux Champs-Élysées dans Geneviève, on la retrouve encore dans Suzanne. Dans la Confession de Nazarille, vous vous choquerez à des réminiscences flagrantes d’Eugène Sue, à des profils visiblement dessinés sur les deux profils de Ruy Blas et de don Salluste. Au reste, sur cette dernière œuvre, Ourliac n’avait pas grande illusion : « Je l’ai écrite en courant, — écrivait-il, — sans copie ; je n’en ai point corrigé les épreuves, et j’en suis sur les épines. Ces morceaux si courts ne font jamais grand bien, quel que soit leur mérite ; mais ils suffisent souvent à donner une idée parfaite de la