Page:Goncourt - Quelques créatures de ce temps, 1878.djvu/332

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a Fortune n'a pas arraché du Château de vos bras pour le porter au sommet d'une haute position?

MADAME ALCIDE.

Je crois bien. Il est quelque chose comme qui dirait ministre. Ah! il a fait son beurre! Il est au pinacle. Voilà qu'il me revient une histoire là-dessus. Figurez-vous, je dînais cet hiver au _Grand-Turc_. Beaucoup de monde était à regarder un beau domestique, mais très-bien, qui avait une livrée avec des galons d'or, un bel homme et qui faisait son important. Je le fixe, et je reconnais cet homme. Ça l'étonne que je le regarde comme ça. Je lui dis: «Connaissez-vous M. du Château?» Il me dit: «Oui. Je suis le valet de pied de l'empereur son maître.» Et en me toisant il me demande si je le connaîtrais? «Oui, je fais tout haut, et même intimement. J'ai été sa maîtresse pendant trois ans.» Cet homme se lève du coup et me dit: «Vous avez été la maîtresse de M. du Château?»--«Même, que je lui dis, que je vous connais bien, et que quand vous êtes venu parler à M. du Château de la part de votre maître, et apporter une lettre rue de Laval, vous vous êtes assis à gauche