Page:Goncourt - Quelques créatures de ce temps, 1878.djvu/43

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Puis Pierrot en collerette, son serre-tête noir un peu passant sous sa coiffe blanche, et faisant à deux mains un mémorable pied de nez; ceci est pour l'épilogue:

       Tes dix doigts allongeant ton nez original
       Nargueront le public dans un lazzi final.

Levavasseur raconte-t-il, en bon Normand, la vie de Corneille, Buisson ne manque, comme vous imaginez, si belle occasion de portrait.

Ici le fabuliste Prarond a le _Cavalier et le cheval_ à faire sauter un fossé. Buisson se rappelle les fuites rapides, les croupes qui s'effacent, les cavaliers couchés à l'avant, les queues droites à l'horizon, les chevauchées tempétueuses, toute cette _furia_ équestre qu'il livrait en ses heures de fièvre à des panneaux oubliés; il enlève d'un bond la fable de Prarond, et, la tête échauffée, sur un coin de la même planche, il jette pour l'ami Levavasseur une houle impétueuse de cavalerie tournoyante avec le mouvementé d'un Maturino dans un défilé du Guaspre. Dans ce _griffonnis_ le Cid fait rage de la vieille épée de