Page:Goncourt - Sophie Arnould.djvu/76

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-fique ! l’argent et l’esprit, la finance et la poésie, Plutus et les neuf Muses ! un rendez-vous de folies ! un va-et-vient de désirs, de madrigaux, de Pactoles !… Il y avait le plus souvent un maître du logis en titre, quelque prince d’Hénin[1] , mais Sophie le prenait si reconnaissant d’être aimé et si heureux d’être envié, qu’il laissait la

  1. De cet entreteneur officiel de Sophie Arnould, pendant ses années d’existence brillante, voici un contrat par-devant notaires qui a tout l’air d’une donation déguisée :

    Par-devant les conseillers du Roi, notaires au Châtelet de Paris soussignés, fut présent très haut, très puissant et très illustre prince Monseigneur Charles -Alex andre-Marc-Marcellin d’Alsace et d’Hénin-Liétard, prince d’Hénin et du Saint-Empire, colonel aux grenadiers de France, demeurant à Paris, en son hôtel, rue Sainte-Anne, butte et paroisse Saint-Roch.

    Lequel a reconnu avoir reçu de demoiselle Madeleine-Sophie Arnould, fille majeure, la somme de 20.000 francs en espèces sonnantes, pour laquelle somme, mondit seigneur prince d’Hénin a, par ces présentes, créé et constitué, assuré et assigné, et promis fournir et faire valoir à la dite demoiselle Arnould, demeurant à Paris, rue du Dauphin, et acceptant pour elle, sa vie durant, deux mille livres de rente annuelle et viagère, exemptes de la retenue des impositions royales, présentes et futures, que mondit seigneur prince d’Hénin promet et s’oblige de payer à la dite demoiselle Arnould, en sa demeure à Paris ou au porteur, de trois en trois mois, à compter du premier janvier de la présente année. Echoiront et seront payés, le premier avril prochain, le second..., et ensuite ainsi continuera de trois en trois mois jusqu’au décès de la dite demoiselle Arnould, à compter du quel jour la dite rente sera éteinte et amortie au profit de monseigneur le prince d’Hénin et sera à prendre la dite rente viagère de deux mille francs présentement constituée spécialement sur les terres de Liedekerque, de Wert, Nederivert et Wiern situées dans le Brabant autrichien, appartenant à mondit seigneur le prince d’Hénin, e