Page:Gondal - Mahomet et son oeuvre.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


l’Écrivain.


Mahomet ne savait ni lire ni écrire, du moins il l’assure (xxix, 47) ; mais il savait parler et chanter, ses œuvres le prouvent. Passionné comme il l’était, la plus légère secousse secouait ses nerfs, échauffait son imagination, agitait son âme ; sous le coup d’une émotion vive, quelle qu’en fût d’ailleurs la nature, exaltation religieuse, fièvre patriotique, ou amour sensuel, tout son être tressaillait, il parlait avec animation, improvisait avec éloquence ; et comme autour de lui on croyait à son inspiration, ses paroles, reçues comme des oracles, étaient immédiatement fixées par écrit et, pour ainsi dire, sténographiées sous ses yeux. Le Coran n’est que la collection de ces improvisations recueillies par les disciples du Prophète et réunies en volume par ordre de ses premiers Successeurs.

L’authenticité du Coran ou de l’Al-Coran, dont le nom signifie « la lecture » ou « le livre », n’a jamais été sérieusement révoquée en doute. Chacun des fragments qui le constituent représente réellement une des improvisations ou des prétendues révélations du Prophète. Ces fragments appelés surates sont de longueur très inégale. Tandis que les derniers ont à peine quatre ou cinq versets, les premiers en comptent plusieurs centaines. Il y en a en tout 114, subdivisés en 6,236 versets. Tous commencent par ces mots : « Au nom de Dieu clément et miséricordieux », généralement précédés d’un titre, souvent bizarre, parfois saugrenu et presque toujours sans rapport avec le contenu du morceau dont il forme l’en-tête.

On dit que l’Al-Coran est le premier et le plus