Page:Gondal - Mahomet et son oeuvre.djvu/36

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reste le premier et le dernier qu’ils font sur la route du progrès.

L’Islamisme tend à tout égaliser, les grands, les petits, les civilisés et les barbares, dans l’inertie, la médiocrité, le sommeil, ou la mort ; car l’idéal social que lui a imposé le Prophète le condamne à amener les uns, à ramener les autres et à les enfermer tous de force, dans les limites étroites de la civilisation informe et rudimentaire des arabes du viie siècle, dont Mahomet a canonisé les institutions, modifiées et complétées par lui, au nom de Dieu, pour toujours.


Une lacune essentielle.


L’erreur que nous venons de décrire frappe d’une irrémédiable stérilité la société musulmane ; la lacune que nous allons signaler la condamne à d’inévitables et interminables querelles. Le Coran, si explicite sur la mission du Prophète, ne mentionne même pas celle de ses successeurs. De son vivant Mahomet sera prophète, pontife et roi ; le livre sacré nous répète sur tous les tons que le fondateur de l’Islam est l’envoyé de Dieu, le chef de la prière, et le conducteur du peuple ; c’est entendu. Mais pour être tout cela, Mahomet n’est pas immortel. Lui mort, qui prendra sa place ? Il réunit en sa personne les pouvoirs les plus variés. Des trois dignités qu’il se donne, la première, celle de prophète, est, de sa nature, extraordinaire ; la seconde, celle de pontife est le plus souvent élective ; la troisième, celle de roi, ordinairement héréditaire. L’Islam aura-t-il toujours à sa tête un prophète, pontife et roi ? Y aura-t-il seulement des prophètes après Mahomet ?

La mission politico-religieuse de ce dernier sera-