le voit, les républicains et les démocrates de l’Islamisme. Leur parti triompha momentanément en Arabie à la mort du Prophète. Vaincus et traqués par les premiers khalifes, ils cherchèrent un asile dans la province persane du Khouristan où ils défendirent courageusement leur indépendance contre les entreprises des omniades et des abbassides. Plus tard, leurs doctrines se répandirent chez les berbères qui les reçurent avidement.
Les Schiites soutiennent que le souverain Imanât, dignité qui comprend toute l’autorité spirituelle et temporelle sur les musulmans, appartient de droit divin à Ali et à ses descendants. Ce qui distingue le véritable schiite de tous les autres mahométans, et notamment des sonnites, c’est bien moins le rejet de la « Tradition » que le « culte » d’Ali et de sa femme Fatime. Le rejet de la « Tradition, » en effet, n’a jamais été, chez les schiites, ni universel, ni absolu, et plus d’un savant schiite a rivalisé avec les savants sonnites sur l’exégèse du droit et du Coran, conformément à la tradition du Prophète. Le culte d’Ali, au contraire, est commun à tous les partisans de la secte. Les ultra-schiites l’ont poussé jusqu’à l’adoration ; les schiites modérés, l’ont maintenu dans les limites du respect dû au gendre et à l’héritier du Prophète, au Weli ou favori d’Allah. Les premiers ont donné en plein dans toutes les extravagances d’un panthéisme nébuleux, d’un mysticisme exalté et même féroce. Les seconds, plus sensés et plus pratiques, se sont le plus souvent contentés de provoquer des mouvements politiques contre tous les adversaires des descendants réels ou supposés d’Ali. — Les schiites sont donc les défenseurs convaincus du droit divin, les légitimistes de l’Islamisme. À leurs yeux, il n’y a et il ne peut y avoir d’imans véritables que