les alides, fils d’Ali et de Fatime, et, comme la descendance d’Ali s’est éteinte en la personne de son douzième successeur, Mohammed Mahdi, mystérieusement enlevé dans sa douzième année, par ordre d’Allah, et déposé dans une caverne où il attend, sans mourir, l’heure assignée par la Providence à son retour victorieux, tous les chefs que l’Islam s’est donnés depuis l’an 880, date de ce merveilleux enlèvement, jusqu’à nos jours, khalifes de Damas, khalifes de Bagdad, sultans de Constantinople, tous, sans exception, sont des intrus, des usurpateurs sacrilèges d’une dignité réservée par Dieu lui-même aux descendants du Prophète. Leur résister est toujours un droit ; les combattre était un devoir, tant que vécurent les alides ; les convertir ou les exterminer sera l’œuvre du Mahdi quand il viendra, sur le tard du monde, joindre ses forces à celles de Jésus, pour lutter contre l’Antéchrist, et faire des deux lois chrétienne et musulmane, une seule loi. Ce rêve a pris corps sous nos yeux dans la personne du grand agitateur du Soudan, dit le Mahdi. Le représentant officiel et le défenseur né de la Schiya est le shah de Perse.
Les Sonnites ou « orthodoxes », tout en reconnaissant que l’Imanât est perpétuel et que celui qui en est régulièrement investi tient directement d’Allah son double pouvoir, spirituel et temporel, refusent d’admettre la désignation surnaturelle et l’irrévocabilité de l’Iman. Celui-ci est l’élu, non d’Allah, mais du peuple à qui Allah lui-même a conféré le double privilège de choisir le fidèle dont il fera un iman, et de déposer l’iman dont l’inconduite ou l’impiété compromettraient les intérêts des fidèles.
De tout temps le chef des « orthodoxes » a porté le nom de khalife ou « vicaire ». Le khalifat électif