avait été faite pour moi ! Zakhare, Zakhare ! viens donc ici, vieille brute ! cria Taranntieff.
Zakhare hurla comme un ours, mais ne vint pas.
— Appelle-le, Élie. Pourquoi lui laisses-tu prendre ces airs là chez toi ?
— Zakhare ! cria Oblomoff.
— Oh ! que le diable vous… ces mots se confondirent avec le bruit des pieds qui sautaient à bas du poêle.
— Eh bien ! Qu’est-ce qu’il y a ? dit-il en se tournant vers Taranntieff.
— Donne-moi mon habit noir, dit Élie. Taranntieff va l’essayer, il en a besoin pour aller demain à la noce…
— Je ne donne pas d’habit, dit résolument Zakhare.
— Comment ! tu oserais ! Quand le barine l’ordonne ! vociféra Taranntieff. Et toi, Élie, pourquoi ne le fourres-tu pas dans une maison de correction !
— Oui, il ne manquerait plus que cela : mettre le vieillard dans une maison de correction. Donne l’habit, Zakhare ; ne t’entête point.
— Je ne le donnerai pas ! répondit froidement Zakhare. Ils n’ont qu’à rapporter auparavant notre gilet et notre chemise : voilà cinq mois qu’ils sont en visite chez eux. C’est ainsi qu’ils nous les ont pris pour un jour de fête, et maintenant il n’en reste plus