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OBLOMOFF.

que ce fût dans les bois ! Pourquoi ne restent-ils pas chez eux ? Il est vrai que l’air de l’isba est infect, mais au moins il y fait chaud… De quoi s’inquiètent-ils ? Bientôt le plan sera mûr ; pourquoi s’effraient-ils avant le temps ? Car enfin je… »

Le déménagement le tracassait davantage. C’était un malheur plus récent, postérieur ; mais son esprit conciliant le rangeait déjà dans le domaine de l’histoire. Quoiqu’il prévit confusément que le déménagement serait d’autant plus inévitable que Taranntieff s’en mêlait, il renvoyait en idée à une semaine cet événement inquiétant : il y gagnait huit jours de repos !

« Et peut-être Zakhare aura-t-il assez d’adresse pour s’arranger de manière qu’on ne sera même pas forcé de déménager ; espérons que nous l’éviterons, qu’on remettra la reconstruction à l’été prochain, ou qu’on abandonnera tout à fait cette idée : en un mot, on prendra d’autres mesures. On ne peut cependant pas… déménager !… »

C’est ainsi que tour à tour il s’agitait et se calmait, et enfin dans ces mots conciliateurs et tranquillisants peut-être, espérons, de manière ou d’autre, Oblomoff trouva cette fois, comme toujours, une arche d’espérance et de consolation, semblable à l’arche d’alliance de nos pères ; et, pour le moment, il réussit à se garantir des deux malheurs.