Page:Gontcharoff - Oblomoff, scènes de la vie russe, trad Artamoff, 1877.djvu/228

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
214
OBLOMOFF.

était mûre hier n’est pas tombée. Ici, il faut greffer ; là, il faut tailler, et ainsi de suite.

Cependant sa préoccupation principale est la cuisine et le dîner. Pour le dîner, on rassemble toute la maison en conseil ; la vieille tante y est même appelée.

Chacun propose son plat : qui une soupe aux tripes de volaille, qui une soupe au vermicelle, qui un estomac de porc, qui du gras double, qui une sauce rouge ou blanche. Chaque avis est pris en haute considération, débattu en détail, et ensuite adopté ou rejeté conformément à la sentence définitive de la maîtresse du logis.

À la cuisine sont continuellement expédiées ou Nastassia Pétrovna, ou Stépanida Ivanovna pour rappeler ceci, pour ajouter cela, ou demander autre chose, pour porter le sucre, le miel, le vin des sauces et veiller à ce que le cuisinier ne détourne rien des provisions.

La préparation de la nourriture était le premier et principal souci de la vie dans Oblomofka. Quels veaux on y engraissait pour les fêtes annuelles ! Quelles volailles on y élevait ! Que de fines combinaisons, que de science et de soins minutieux pour leur éducation !

Les dindes et les poulets, destinés aux fêtes patronymiques et autres jours solennels, étaient engraissés à la noisette : les oies étaient privées d’exercice ; on