les tenait immobiles, enfermées dans un sac, quelques jours avant la fête, afin qu’elles fussent chargées de graisse.
Quelles provisions il y avait de confitures, de salaisons, de pâtisseries ! quel hydromel, quel kwas on faisait, quels pâtés on cuisait à Oblomofka !
C’est ainsi que, jusqu’à midi, tous étaient en émoi et en occupation ; c’est ainsi qu’on y vivait de la vie pleine, laborieuse, frappante d’activité, d’une fourmilière.
Ni fêtes, ni dimanches n’arrêtaient ces fourmis travailleuses ; non, alors retentissait plus fort et plus fréquent le bruit des couteaux ; la paysanne faisait des voyages plus nombreux de l’office à la cuisine, avec une double provision de farine et d’œufs ; il y avait à la basse-cour plus de gémissements et de sang versé.
On cuisait un gigantesque pâté, dont les maîtres eux-mêmes mangeaient encore le lendemain ; le troisième et le quatrième jour, les restes paraissaient à l’office ; le pâté prolongeait son existence jusqu’au vendredi, de sorte qu’un seul morceau tout à fait rassis sans aucune farcissure, tombait, comme une grâce particulière à Anntipe, qui, après avoir fait le signe de la croix, détruisait avec fracas et sans peur cette curieuse pétrification.
Son palais était plutôt flatté par l’idée que le pâté