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OBLOMOFF.

elles : quelques-uns des hommes sourirent. Une nouvelle explosion d’éclats de rire se préparait, mais en ce moment retentit comme le grognement d’un chien et le jurement d’un chat en colère, quand ils s’apprêtent à se jeter l’un sur l’autre. C’était le jeu de la pendule qui allait sonner.

— Hé ! mais il est déjà neuf heures ! s’écria avec un étonnement joyeux M. Élie père. Voyez donc, s’il vous plaît, le temps a passé sans qu’on s’en aperçût. Hé ! Vaneka, Vasseka, Motteka !

Apparurent trois figures endormies.

— Pourquoi ne mettez-vous pas la table ? demanda M. Élie père, à la fois surpris et contrarié. Non, non, on ne pense pas aux maîtres ! Allons ! pourquoi restez-vous là ? vite, de l’eau-de-vie !

— Voilà pourquoi le bout du nez vous démangeait, dit vivement Pélaguéia Ivanovna : vous prendrez de l’eau-de-vie et vous regarderez le fond du verre à vin.

Après que l’on a soupé, que les baisers ont retenti et qu’on a échangé les bénédictions, tous se rendent à leurs lits, et le sommeil règne sur les têtes insoucieuses.