dans les paroisses et les villages de compagnie avec les livres des colporteurs. Les vieux comprenaient les avantages de la civilisation, mais seulement ses avantages matériels.
Ils voyaient que désormais il n’y avait plus pour parvenir, c’est-à-dire pour conquérir des grades, des décorations et de la fortune, d’autre voie que l’étude : que les temps devenaient durs pour les vieux chicaneurs, pour les hommes d’affaires ratatinés dans les emplois, blanchis dans les anciennes routines, les rubriques et les ficelles du métier.
Des rumeurs de mauvais augure circulaient déjà sur la nécessité non-seulement de savoir lire et écrire, mais encore de connaître des sciences ignorées jusque-là parmi les gens de cette sorte. Entre le conseiller honoraire[1] et l’assesseur[2] de collège s’ouvrait un abîme : pour le franchir il fallait un pont sous la forme d’un diplôme[3].
Les vieux employés, enfants de la routine et élevés sous le régime du pot-de-vin, commençaient à disparaître. Plusieurs d’entre eux, qui n’étaient pas morts à temps, avaient été chassés comme des gens indignes de confiance ; d’autres avaient été mis en accusation ;