Oblomoff, enfoncé dans sa méditation, ne remarqua point Zakhare. Zakhare se tenait devant lui en silence ; enfin il toussa.
— Que veux-tu ? demanda Élie.
— Mais c’est vous qui m’avez appelé.
— Je t’ai appelé ? Pourquoi t’ai-je appelé ? Je l’ai oublié, dit Élie en se détirant. Va un moment chez toi, je tâcherai de me souvenir.
Zakhare sortit, et M. Oblomoff continua de rester couché et de penser à cette diable de lettre.
Un quart d’heure s’écoula.
— Allons, dit-il, assez du lit ; il faut enfin que je me lève… Cependant, si je relisais encore une fois, mais avec attention, la lettre du staroste, je pourrais ensuite me lever. Zakhare !
On entendit le même bruit de pieds, avec un grognement plus fort. Zakhare entra et Oblomoff se replongea dans sa rêverie. Zakhare attendit à peu près deux minutes, mais d’un air peu bienveillant, regardant son maître de travers ; puis il se dirigea vers la porte.
— Où vas-tu donc ? demanda brusquement Élie.
— Vous ne dites rien ; voulez-vous que je reste là pour rien ? répondit Zakhare d’une voix enrouée, car il n’en avait pas d’autre. Il prétendait avoir perdu sa voix naturelle par un coup de vent. Un jour qu’il chassait à courre en compagnie de son vieux maître,